Toulouse est la quatrième ville de France, c’est aussi une ville universitaire, jeune et dynamique, où de nombreux sports sont représentés au plus haut niveau. De nombreux sports mais plus (ou pas encore) le basket masculin. En effet de nombreux échecs sportifs ou financiers n’ont pas permis au basket toulousain de s’installer durablement dans le paysage basketballistique français au cours des 20 dernières années. Fort heureusement, un nouveau projet est en marche et le Toulouse Basket Club en est à l'origine. Retour en plusieurs parties sur le parcours des clubs toulousains dans l’élite masculine.
Dossier en 6 parties, réalisées à partir d’archives personnelles de Frank Cambus, d’archives de Bernard Léandri (Toulouse-Caraman), Charles Cazalbou (TUC), Philippe Dero (CSE Toulouse), Maxi-Basket, Basket Hebdo, La Dépêche du Midi, Une histoire du Basket Français (Gérard Bosc), Basket 62 (L’équipe), site internet du TBC (www.toulousebasketclub.fr)
PARTIE 1 : Des années 30 à la fin des années 60 (le RCMT dans l'élite)
La ville rose (prononcez « rôse »), terre de rugby s’il en est, ne brille pas en matière de basket masculin, et à Toulouse, on a tendance à envier nos voisins béarnais, dont l’art est de durer depuis plusieurs décennies à haut niveau. Et pourtant, ce serait bien vite oublier la riche histoire du basket toulousain!
En effet,les clubs toulousains étaient légion dès la fin des années 20, et chacun d’entre eux s’adressait à une frange spécifique de la population. On retrouvait notamment le Toulouse Université Club, dès 1928, qui rassemblait, comme son nom l’indique, les universitaires, ou encore l’Espérance de Toulouse pour le secteur de la distribution dès 1932 pour sa section basket, sans oublier le patronage des Cadets de St Etienne, dont le terrain extérieur se trouvait derrière la cathédrale St Etienne, et fut démoli pour des fouilles archéologiques. Certains quartiers avaient également leur association, dont l’une des plus connues à l’époque, les Écureuils Côtois de la Côte Pavée, où Gérard Bosc, Historien du basket, fit ses premiers dribbles.Les cheminots ont toujours leur club avec le TCMS, ou encore le TOAC, depuis 1945, initialement pour les ouvriers et ingénieurs de l’Aviation. Plus récemment, d’autres clubs ont émergé, pour occuper des quartiers toulousains comme le Mirail Basket Club ou Lardenne. De nos jours, les associations sportives sont bien moins cloisonnées que par le passé, et s’adressent à une plus large population que celle de son quartier, de son appartenance politique (cela a même complètement disparu) ou en rapport à sa profession.
Parmi les clubs historiques, l’Etoile Rouge de Toulouse a fait les beaux jours de la ville rose avant la seconde guerre mondiale, dès 1934. Très connotée « socialo-communiste », cette association a remporté deux titres FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) en 1938 et 1939, en étant notamment renforcée par deux internationaux « espagnols catalans » fuyant la guerre civile espagnole. En 1940, le régime de Vichy met en place une « rénovation du sport » imposant aux clubs travaillistes de changer de nom. C’est ainsi que l’Etoile Rouge deviendra le SA Toulousain puis en 1943 le CA Toulousain, avant de prendre un an plus tard l’appellation qui durera quelques décennies: le Racing Club Municipal de Toulouse.
A partir de 1944, le RCMT prend place dans la salle du Pré Catelan, du côté de Jean-Jaurès et dispute le championnat régional. Il lui faut peu de temps pour accéder à l’élite nationale, avant de la quitter aussi vite en 1949. A partir de cette date, ce ne seront que des montées et descentes, le club ayant du mal à s’installer durablement à haut niveau, malgré la présence d’internationaux tels que Robert Monclar notamment.
Notons néanmoins que la ville de Toulouse sera très bien représenté avec pour la saison 1950-1951 deux promus, le RCMT et le CSE Toulouse (Cadets de St Etienne), ces derniers faisant deux saisons consécutives dans l’élite. Notons également que dans les années 50, un autre club de la banlieue toulousaine fera chuter du beau monde sur son terrain en mâchefer, Caraman.